Le Domaine de Coudrée

Coudrée, un espace résidentiel intégré entre deux zones protégées

Coudrée doit à son statut privé d’avoir su garder sa forêt et éviter un bétonnage excessif

Coudrée est un domaine privé situé entre le lac Léman au nord et le domaine de Guidou, propriété du Conservatoire du Littoral au sud.
Il compte 330 propriétés soumises à un cahier des charges draconien écrit sous le contrôle de l’Etat et approuvé par les Ministères de l’Equipement (DDT aujourd’hui), de l’Environnement, des Affaires culturelles. La commission départementale des sites, perspectives et paysages a classé une partie du domaine à l’inventaire des sites inscrits.

Cela a évité, plus tard, au futur domaine de Guidou d’être traversé de part en part, par une route à grande circulation…

Certaines parcelles du domaine de Coudrée -dont celle dite du « Bois de buis » devenue propriété du Conservatoire du Littoral- ont un intérêt écologique mis en exergue par les spécialistes, mais soumis à la pression antagoniste et parfois excessive du tourisme.

Le domaine de Coudrée est organisé comme un vaste espace boisé soumis à cahier des charges. Ses larges allées ont été préservées des changements rapides qui ont souvent affecté notre cadre de vie.
Ici, la forêt a été préservée des coupes claires par un cadre réglementaire strict, aujourd’hui en adéquation avec l’esprit du Grenelle de l’Environnement.

L’habitat du domaine de Coudrée reste relativement limité en terme de densification et le nombre d’habitations y est volontairement restreint -ce qui ne fait pas l’intérêt des bâtisseurs- mais favorise le cadre naturel et l’intérêt des piétons qu’il accueille en nombre, dans son enceinte et sur ses voies privées.

Les promeneurs respectueux du site apprécient ce cadre de promenades pédestres, après avoir garé leurs voitures sur des parkings publics proches.
Coudrée est une zone tampon bâtie mais verdoyante qui prend tout son sens, entre le très préservé Domaine de Guidou, contigu et le lac Léman et ses fameuses dunes lacustres qui apparaissent en hiver et constituent une halte d’intérêt européen pour les oiseaux d’eau migrateurs qui s’y reposent par milliers. Les sangliers sont les rois de Coudrée et les chevreuils viennent y brouter parfois, car la zone est classée réserve de chasse.

Le statut de propriété privée, routes comprises jusqu’à la départementale 1005, met à la charge exclusive des résidents la totalité des frais d’entretien de leur cadre de vie. Ce qui les dipose à prendre toutes dispositions pour sa sauvegarde. Assujettis aux impôts qu’ils acquittent comme tous citoyens (taxe d’habitation, taxe foncière, taxe d’équipement, doits de mutations, taxe d’assainissement etc.) les Coudréens ne peuvent pourtant pas bénéficier de l’aide communale. Mais ils savent que toute médaille a toujours un revers…

« On peut escompter de la sagesse des futurs propriétaires non seulement le respect de l’état boisé que leur im- pose le Cahier des Charges du lotissement, mais celui de la flore spontanée, fort belle, dont le spectacle saura les détourner, espérons-le, d’importations horticoles déplacées dans ce cadre sylvestre » écrivait l’ingénieur des Eaux et Forêts, Maurice Bardel, à propos des futurs habitants de Coudrée.

60 ans plus tard, Coudrée a su préserver son caractère arboré. Et c’est un motif de grande satisfaction.